L’Aïkido est un budo,  un art martial japonais contemporain, créé au début du XXème siècle. Il puise ses racines dans un Japon traditionnel, de la caste samouraï  à l’histoire propre de son fondateur, Maître Morihei UESHIBA appelé O Sensei (grand maître).

A l’époque féodale japonaise, les bujutsu (techniques de guerres ou art de la guerre) ont été développées pour les bushi (guerriers, que l’on appellera plus tard samouraï) afin de  mettre hors d’état de nuire un adversaire sur le champ de bataille.

La pratique des bujutsu va se modifier et donner naissance aux budo (voies martiales ou art de la paix) sous l’influence de différents facteurs :  

-          l’arrivée des armes à feu,

-   deux siècles de paix avec l’évolution des fonctions du samouraï jusqu’à sa disparition. Il passera de guerrier à un rôle de protecteur, de maintien de l’ordre avec l’obligation de maitriser sans tuer,

-          l’introduction du taoïsme au Japon,

-  et l’ouverture du Japon au monde moderne.

Les Budo, dans leur forme originelle, intègre alors la pratique des différentes techniques martiales et une philosophie spirituelle empreinte de bouddhisme zen, de taoïsme et de shintoïsme.

Morihei UESHIBA

O Sensei

(1883-1969)

L’Aïkido se présente comme un héritage de différentes écoles des guerriers samouraïs et l’héritage d’un homme, son fondateur.

 

14 décembre 1883 : naissance de Morihei UESHIBA

 

A l’âge de 7ans, il est envoyé dans un temple bouddhiste pour étudier les écrits du confucianisme et du bouddhisme. Inquiet par son intérêt pour l’esprit et le mysticisme, son père lui enseigne le sumô (lutte japonaise) et la natation.

 

1902 : il étudie le jûjutsu (technique de la souplesse) et le kenjutsu (technique du sabre)

1903-1907 : il incorpore le 37ème régiment de la 4ème division d’Osaka. Il est surnommé « le dieu des soldats » pour son travail, son courage au combat, son honnêteté et son habilité à la baïonnette. En parallèle, il étudie le Yagyû-ryû Jûjutsu.

 

1912 : il étudie le Daitô-ryû Jûjutsu

1919 : au décès de son père, il rencontre et rejoint un maître spirituel, Onisaburo Deguchi, d’une secte Omotokyô pratiquant une technique de méditation, ascèse mentale qui doit conduire à la sérénité et rapprocher du Divin.

Au sein de cette communauté, il  ouvrira « l’académie Ueshiba » pour enseigner les arts martiaux. Son enseignement est très vite reconnu par les adeptes de la secte et les militaires.

 

1921 : la secte est supprimée par les autorités sans répercussions pour l’académie. Il commence à développer une approche personnelle des techniques martiales.

1922 : Morihei UESHIBA donne naissance à l’aiki-bujutsu

1924 : il part secrètement avec Onisaburo Deguchi en Mongolie dans l’espoir de trouver leur monde. Avec un puissant seigneur de guerre, ils conduisent l’armée indépendante de Mongolie. Victimes d’un complot, ils sont arrêtés par les troupes chinoises et condamnés à mort. Un membre du consulat japonais va obtenir leur libération et leur rapatriement.

 

A son retour au Japon et marqué par cet évènement, il reprend l’académie, s’entraîne au sabre, au jûjutsu et s’intéresse au sôjutsu (technique de la lance). Sa perception spirituelle et ses principes philosophiques s’intensifient également.

 

Il désigne alors son enseignement par l’aiki-budô.

 

A partir de 1925, il enseigne l’aiki-budo à la Cour impériale, aux militaires et forces de l’ordre. L’aiki-budô prend un essor considérable le rendant célèbre au milieu des années 30.

1941 : le nom de aikido est connu et se développera dans le monde au lendemain de la seconde guerre mondiale.

 

26 avril 1969 : décès de Morihei UESHIBA

 

 

 

Nobuyoshi TAMURA

Sensei

 

(1933-2010)

Nobuyoshi TAMURA va débuter la pratique du judo et du kendo durant sa jeunesse avec un intérêt pour le Zen. Il découvre l’aikido en 1952 et deviendra uchi-deshi (disciple interne de l’école) en intégrant l’Aïkikaï Hombu Dojo. Il accompagnera O Sensei dans une grande partie de ses déplacements. Il sera nommé Shodan en 1955 et deviendra instructeur au Hombu Dojo et auprès de l’US Navy Spécial Service Center de Yokohama. Il sera promu 5ème DAN en 1959.

 

En 1964, il est missionné par l’Aïkikaï pour étudier le fonctionnement de l’Aïkido en France. Il va œuvrer au développement de l’Aïkido en France et dans le monde. Il sera le directeur technique de la FFAB dès sa création jusqu'à son décès.

 

L'Aïkido, la voie de l'harmonisation des énergies.

 

Technique de défense sans compétition, l'Aïkido impose de détruire l'agressivité de son adversaire en lui démontrant l'inutilité de son attaque. L’Aïkidoka canalise le mouvement, la force et la vitesse de l’attaque de son partenaire, sans opposition et sans violence, dans un mouvement d’absorption et/ou de déséquilibre afin de l’immobiliser ou de le projeter. L’aïkido est parfois appelé « l’art du guerrier pacifique ».

 

Le travail de l’Aïkido s’articule sur des :

 

-          Techniques à mains nues avec un ou plusieurs adversaire(s), armé(s) ou non,

 

-          Techniques au sabre (bokken), au bâton (jo)

 

-    Techniques de chutes (ukemi) et de déplacements (tai sabaki),

 

-   Techniques de concentration, de respiration (kokyu) et travail sur l’énergie (ki).

Le Dojo (Lieu de la Voie)

 

Le dojo est le lieu de pratique des arts martiaux, où l’on étudie la voie, répondant à des règles architecturales et à des règles structurales que l’on appelle reishiki ou« étiquette ». Elles participent à l’acquisition des valeurs propres à l’Aïkido.

L’étiquette désigne l’ensemble des règles de comportement dans le dojo (sur l’attitude des pratiquants, le comportement avec les armes par exemple) permettant d’équilibrer la vie du groupe et de sécuriser la pratique.

"Il faut que l'étiquette soit l'expression de l'humanité du cœur. Il ne suffit pas de se plier à la forme. Si le cœur n'est pas habité par le respect, la forme ne sera qu'une coquille sans âme." TAMURA Senseï

La tenue et les armes

 

 

 

 

La tenue vestimentaire repose sur un habillement en usage dans les dojos au Japon et dans le monde entier.

 

 

Le KEIKOGI  (vêtement d’entrainement) : il est composé d’une veste et d’un pantalon blanc. Il est souvent appelé à tort kimono.

 

Le KEIKO-OBI ou OBI (ceinture) : il existe deux couleurs de ceinture à l’aïkido : le blanc et l’indigo ou le noir pour les yudansha (Gradés DAN). 

 

Le HAKAMA : il était utilisé par les cavaliers. Il est de type « jupe culotte » classiquement fait de coton indigo ou noir. Le hakama marque un niveau de compétence et un engagement dans la pratique de l’Aïkido. Le port du hakama est autorisé à partir d’un certain grade en fonction du club. AIKIDO EDSM l’autorise à partir du sankyu.

 

Les ZORIS : la pratique se fait pieds-nus sur les tatamis. Pour le déplacement dans le dojo jusqu’au tatami, le pratiquant se déplace chaussé de zoris (sandales japonaises ou tongs).

 

Le BOKKEN  (sabre de bois)

 

Ce sabre en bois est à la fois un substitut du katana (sabre japonais courbe à un seul tranchant) et à la fois une arme en tant que telle.

 

Le JO  (bâton de bois)

 

Le TANTO (petit sabre) : il s’agit d’une réplique en bois du poignard japonais.

Les grades

 

En Aïkido, les grades sont divisés en deux entités : les kyu (ceinture blanche) et les dan (ceinture noire). La délivrance des grades KYU se fait sous la  responsabilité de l'enseignant du club, sans avoir à en référer à une autorité supérieure contrairement aux DAN.

Les ceintures de couleurs sont réservées uniquement pour les enfants.

 

 

KYU

DAN

6ème kyu

Rokkyu

Ceinture blanche

1er dan

Shodan

5ème kyu

Gokyu

Ceinture jaune

2ème dan

Nidan

4ème kyu

Yonkyu

Ceinture orange

3ème dan

Sandan

3ème kyu

Sankyu

Ceinture verte

4ème dan

Yondan

2ème kyu

Nikyu

Ceinture bleue

5ème dan

Godan

1er kyu

Ikkyu

Ceinture marron

6ème dan

Rokudan

 

 

 

7ème dan

Nanadan

 

 

 

8ème dan

Hachidan

 


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